Lapillos
Dieu! J’ai ce secret, terrible et troublant,
Auquel personne n’aurai jamais songé.
Je garde en moi ce souvenir brûlant,
Souvenir qui m’embrase et me hante.
J’ai ce rêve interdit, inavoué,
Où enfin nos deux plumes se rencontrent
Je languis de tes mots qui m’enchantent,
Voilà la cause de toutes mes passions!
La peur grandit un peu plus chaque nuit ;
Peur que ton visage ne s’efface, ne disparaisse
Dans les abimes obscurs de l’oubli.
Ô comme je languis, je désire, je brûle!
Dans quels flots m’as-tu jeté, Vénus ?
Me voilà, suivant les vagues déchaînées
D’un désir et d’une passion exaltée.
Eaux incertaines ! Conduis-moi au rivage sûr.
Je fond, je tremble, tout comme Phèdre
Qui osait poser ses yeux traitres et coupables
Sur une âme si pure et gracieuse
Toi, Hyppolyte, le fruit de mes péchés !